Au lever du soleil sur le Piz Daint

La nuit recouvre encore la vallée lorsque nous installons nos chaussures de randonnée et nos lampes frontales au col de l'Ofen. «On y va?», demande Aita, qui, en tant que native du Val Müstair, connaît parfaitement la région. Elle s'est donc tout de suite qualifiée comme notre guide de montagne et nous guide habilement dans l'obscurité à travers le paysage.

Au début, nous ne voyons pas grand-chose - le premier tronçon traverse une petite forêt, passe devant de hautes formations rocheuses au Jalet. Un calme presque fantomatique nous accompagne tout au long du chemin, il est inhabituel de se promener dans la nature dans l'obscurité. La prudence est de mise à certains endroits, car le chemin descend abruptement sur notre gauche. Mais nous atteignons bientôt la clairière «Davo Plattas», où nous avons notre objectif bien en vue. Juste derrière le Piz Daint, la lune est de plus en plus présente, comme si elle nous attendait au sommet. 

Nous progressons en montée constante sous le ciel étoilé et nous approchons de la montagne qui fait partie du groupe Umbrail. Le sentier de randonnée bien aménagé s'arrête juste avant la traverse et nous conduit à partir de là à travers un champ d'éboulis au pied du Piz Daint. Arrivés sur la prochaine colline, nos lampes frontales ont également fait leur travail. Les premières nuances d'orange du soleil levant apparaissent déjà à l'horizon et nous nous lançons dans les derniers mètres de dénivelé jusqu'au sommet.

La croix du sommet en ligne de mire, nous nous efforçons de gravir les derniers mètres - deux pas en avant, un pas en arrière. Le chemin est raide, étroit et relativement glissant en raison des fins éboulis. Et soudain, nous sommes là, tout en haut, à 2 968 m d'altitude, avec une vue incroyable et infinie sur la vallée et bien plus loin encore. L'Ortler nous salue également au loin et les montagnes environnantes s'illuminent de rouge. «Magnifique» - on ne peut guère mieux l'exprimer.

À 5.38, le soleil se lève. Le jeu de couleurs, presque hypnotique, fait naître un large sourire sur le visage de tous et s'est probablement gravé dans notre mémoire à tous. Un silence de quelques minutes, la vue nous fait même oublier les basses températures et le vent mordant. Des montagnes à perte de vue.

Bien sûr, il ne faut pas oublier de signer le livre du sommet et une bonne heure plus tard, nous redescendons lentement vers la vallée. Nous empruntons certes le même chemin, mais celui-ci se montre sous un tout autre jour à la lumière du jour. La faune et la flore sont impressionnantes : outre diverses fleurs de montagne, dont certaines que nous n'avions jamais vues auparavant, un bouquetin et une espèce que nous ne connaissions pas croisent notre chemin. Après nous être demandé ce que pouvait bien faire une grenouille à cette altitude, l'animal nous prouve qu'il a tort : il s'envole. Nous constatons en riant que nous connaissons certes la région comme notre poche, mais que nous ne sommes certainement pas des ornithologues. 

Après environ une heure, nous sommes de retour au col de l'Ofen et savourons le café matinal bien mérité à l'hôtel Süsom Givé. Notre conclusion: la randonnée de deux heures et demie jusqu'au Piz Daint doit figurer sur toute «bucket list» - que ce soit de jour ou de nuit.